Jardiner au naturel, c'est avant tout jardiner avec son environnement en respectant les équilibres du jardin. Le jardinier n'est plus le seul acteur, il devient l'un des nombreux éléments du jardin. Son principal travail sera de préserver les ressources : eau, sol, biodiversité pour qu'en retour celles ci lui apportent l'aide dont il a besoin.
8 bonnes raisons de ne plus utiliser de pesticides
Les pesticides posent de nombreux problèmes collectifs d'environnement et de santé publique. Ils créent un dysfonctionnement au niveau des jardins. En voulant combattre ce qu'il considère comme un problème, le jardinier en crée d'autres aux conséquences souvent lourdes :
- Pollution de l’eau : les désherbants appliqués sur les surfaces imperméables, les allées en pente, les fossés et les abords des regards d’eau pluviale polluent l’eau d’une manière rapide et forte. Même le désherbage des pelouses et des massifs contribue à la pollution de l’eau.
- Erosion : la terre désherbée chimiquement et laissée nue est plus fragile.
- Fuite en avant : le désherbage chimique sélectionne des plantes de plus en plus résistantes aux herbicides. Le même phénomène s’observe avec les fongicides, les acaricides et les insecticides.
- Tassement et stérilité du sol : la terre laissée nue se tasse et s'asphyxie rapidement lors des fortes pluies. Les racines meurent et les plantes souffrent. Les traitements du sol tuent les microorganismes et les vers de terre qui aèrent le sol et aident les plantes.
- Toxicité pour les auxiliaires : la plupart des insecticides autorisés dans les jardins sont des « tue-tout » qui n’épargnent pas les insectes et petits animaux alliés du jardinier.
- Santé : les pesticides autorisés dans les jardins sont nocifs pour la santé, même si depuis le 30 septembre 2000, ce sont les moins toxiques qui restent autorisés.
- Industries à risques : plus on emploie de pesticides, plus on favorise la production et le transport de matières dangereuses.
- Déchets toxiques : les résidus de pesticides sont des déchets dangereux coûteux à retraiter.
Quelques erreurs à éviter
Environ 90 % des problèmes de jardinage sont liés à de mauvaises techniques et pratiques de jardinage.
- L’excès d'engrais chimique soluble favorise les maladies (mildiou…) et attire les pucerons et autres ravageurs.
- L’appauvrissement de la terre en humus altère la vie du sol et des plantes.
- L'enfouissement du fumier en profondeur attire les taupins, les vers gris et blancs…
- Les limaces profitent des sols tassés et crevassés en profondeur et de l’absence de leurs ennemis naturels dans le sol.
- L’arrosage par aspersion favorise le développement rapide des maladies en été.
- L’irrigation trop irrégulière favorise les pucerons et certaines maladies ou des carences…
- Laisser la terre nue profite aux herbes indésirables au détriment des plantes cultivées qui vivent mieux avec le pied couvert de compost et d’un paillis épais.
Les grands principes
Le début de la sagesse pour éviter d’utiliser des pesticides consiste tout simplement à remédier aux causes des problèmes. Il faut apprendre à travailler avec la nature plutôt que contre, s’organiser pour anticiper les problèmes au lieu d’attendre et d’être contraint à traiter le problème dans l’urgence.
- couvrir le sol par des paillages, des plantes couvre-sol et des engrais verts
- choisir des plantes adaptées au jardin (sol, climat, exposition)
- entretenir la fertilité du sol en développant l’activité des vers de terre et des microorganismes par des apports réguliers de compost, source d’humus, et par la mise en place de paillis.
- penser à la rotation des cultures légumières.
- créer un environnement favorable aux plantes et animaux du jardin : haies fleuries et champêtres tapissées de feuilles mortes, fleurs en toute saison, point d’eau permanent dans le jardin, abris à insectes….
- ne pas laisser les herbes envahissantes fleurir puis grainer.
- utiliser des outils adaptés et travailler la terre au bon moment.
Source : http://www.jardineraunaturel.org